VBG : « Des textes protégeant les jeunes filles existent, mais sont peu connus », dixit Hélène Diallo, du CJFLG

13 Jan
  • Jan 13, 2025

Créée en février 2016, le Club des jeunes filles leaders de Guinée (CJFLG) est une association qui milite pour les droits des femmes et des enfants guinéens. Une des plus dynamiques du pays, elle dénonce en particulier les violences sexuelles auxquelles les jeunes filles sont exposées, ainsi que les mariages d’enfants. En ce début d’année, KadiFM a rencontré Hélène Diallo, responsable des programmes du Club en vue de dresser le bilan de l’association au compte de l’année 2024 et des perspectives pour cette année nouvelle. 

 

KadiFM : Quelles sont les activités phares que votre organisation a menées au compte de l’exercice 2024 ?

 

Hélène Diallo : Nous avons organisé de nombreuses causeries éducatives, forum de discussion, safe place… Dès janvier, nous avons orchestré une causerie éducative sur le harcèlement, qui a compté plus de 45 participantes. L’objectif était de leur délivrer une bonne définition du harcèlement, car de nombreuses filles et femmes sont harcelées sans en être consciente.

Le 6 février, lors de la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, nous avons mené une campagne de sensibilisation sur l’île de Kassa, en proposant des causeries communautaires pour toutes les femmes.

En mars, nous avons organisé au studio Kirah de Kipé (Conakry) une causerie éducative sur les droits des femmes. Le but était de donner des clés de secours aux femmes victimes de violence, par exemple les noms des organes vers qui se tourner pour trouver de l’aide.

Le 18 mai, toujours au studio Kirah, nous avons organisé une session d’échanges autour du cyberharcèlement. Nous avons invité pour cela la journaliste et présentatrice TV Diaka Camara.

Le 11 octobre, à l’occasion de la Journée internationale de la fille, nous avons déclamé un plaidoyer avec des axes d’amélioration de la condition des jeunes guinéennes.

Les 25 et 26 novembre, nous avons organisé un forum de discussion autour des violences basées sur le genre. A cette occasion, les différentes parties prenantes ont pu faire un état des lieux de la situation, puis échanger sur de nouvelles stratégies à adopter et de prochains défis à relever.

De septembre à mi-décembre, nous avons mené des campagnes de sensibilisation autour du mariage précoce, notamment dans les régions de Labé et Mamou, en Moyenne Guinée, où le taux de mariage précoce est particulièrement élevé. Des causeries intergénérationnelles ont permis à des leaders religieux, des autorités locales, des parents d’élèves, des instituteurs d’échanger autour de cette pratique.

Tout au long de l’année, nous avons également mis en place plus de 200 safe place pour les jeunes filles dans tout le pays. Ces centres d’écoute permettent des échanges constructifs entre les hommes et les femmes, au sujet des violences basées sur le genre.

 

KadiFM : Et quels sont vos projets pour cette nouvelle année ?

 

Hélène Diallo : En 2025, nous avons plein de projets ! Nous allons continuer nos actions, notamment des campagnes de sensibilisation sur le viol, les mutilations génitales féminines et les mariages d’enfants.

Des textes de lois protégeant les filles et femmes existent certes. Mais ils sont peu connus. Nous comptons donc vulgariser ces écrits pour encourager les victimes à porter plainte.

Enfin, la particularité de 2025 sera d’aller dans les écoles afin de promouvoir l’éducation des filles auprès des enseignants, parents d’élèves, élèves, mais aussi auprès des leaders religieux et autorités locales. Au cours de ces forum scolaires, nous mettrons l’accent sur l’importance sociétale du maintien des jeunes filles à l’école.

 

Propos recueillis par Marion Bouche pour KadiFM