Viol et assassinat d’Aïcha Bah : le Gouvernement réagit

29 Nov
  • Nov 29, 2024

« Pourquoi a-t-il fallu attendre le cas d’Aïcha pour annoncer ces mesures ? », s’interroge Oumou Khairy Diallo, la Présidente exécutive du Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée.

Il y a 15 jours maintenant, le jeudi 14 novembre 2024, Aïcha Bah, 8 ans, élève de 4ème année à l’école franco-arabe Al-Fourgan, était retrouvée sans vie dans les toilettes de son établissement scolaire. La fillette a été victime d’une agression physique et sexuelle dans cette école du quartier Dondolikhouré de la commune de Kagbelen.

Cet acte n’est pas sans rappeler le viol et l’assassinat d’Aissatou Tambassa, 9 ans, qui avait déjà choqué l’opinion en octobre 2023. Et malheureusement, selon Oumou Khairy Diallo, la Présidente exécutive du Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée, ces deux drames sont loin d’être des cas isolés : « Il y a un grand problème concernant la position de la jeune fille dans la société, qui résulte d’une culture de domination de l’homme sur la femme. Même si on recense moins de mariages forcés ces dernières années, les violences sexuelles basées sur le genre sont de plus en plus nombreuses en Guinée. Notre association en recense trois cas par semaine. »

Et pour la Présidente exécutive, les conséquences de cette culture de domination se vérifient au niveau du système judicaire : « Face à toutes les agressions sexuelles, la justice est au ralenti. Les dossiers s’accumulent. Et au lieu de s’en saisir correctement, les procureurs les referment vite. Résultat, sans conséquence punitives, les hommes se sentent légitimes d’assujettir les femmes. »

De nouvelles mesures annoncées par le Gouvernement guinéen

Suite à l’assassinat d’Aïcha Bah, le Gouvernement guinéen a exprimé son indignation, et a déclaré le 23 novembre 2024 prendre trois mesures en réaction à de telles violences :

  • La saisine du procureur de la République près le tribunal de première instance de Dubréka (préfecture de la commune de Kagbelen) et l’ouverture d’une enquête pour arrêter et traduire devant la juridiction compétente les responsables de cette infraction criminelle ;
  • Le durcissement de la politique pénale afin qu’aucune circonstance atténuante ne soit acceptée par les tribunaux en faveur des présumés auteurs et complices de viols ;
  • L’intensification d’actions de sensibilisation en vue d’une plus grande diffusion des dispositions légales et réglementaires sur les viols.

Suite à cette annonce, Oumou Khairy Diallo espère que les procédures aboutiront. « En attendant, notre association continue son plaidoyer en espérant des actes forts de l’Etat. »

Marion Bouche pour Kadi FM