Situation de la jeune fille : Plan International Guinée présente son rapport 2024
Dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la jeune fille, l’ONG Plan international Guinée a présenté son rapport mondial sur la situation de la jeune fille dans le monde. Un évènement qui s’est tenu ce mardi 22 octobre à la Maison de la presse en présence de la représentante du ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables.
Pour cette année, l’ONG a concentré ses recherches sur la situation des filles et jeunes vivant dans des zones de conflit.
Dans son introduction, Ismatou Baldé, Présidente du Club des jeunes filles leaders a rappelé l’importance de ces rapports annuels que publient Plan International depuis 2007. Ils sont devenus, à l’en croire des « outils curieux sensibiliser et aussi orienter les décideurs dans les actions à mener en faveur des droits des jeunes filles ». Quant à la raison du choix porté cette année singulièrement sur les zones de conflits, elle explique : « les conflits sont aujourd’hui des sujets qui exacerbent les inégalités et les filles en sont souvent les principales victimes. Elles ne passent pas face à ce fléau qui continue de grandir. De ce fait, ce rapport donne la parole à ces personnes dont la vie a été bouleversée par la guerre et cherche à comprendre comment ces rapports conflits-jeunes filles influencent non seulement leur accès à l’éducation, leur sécurité mais aussi leur avenir. »
Se plongeant quant à elle sur le rapport lui-même, Louabatou Diallo, Influenceuse et ambassadrice de Plan International, révèle que le document « montre un niveau élevé de détresse émotionnelle comprenant des troubles de sommeil, une préoccupation constante de 54%. 27 % des filles et des jeunes femmes ont déclaré que la violence sexuelle et sexiste était un risque constant de la vie quotidienne. 38 % des personnes interrogées ont déclaré se sentir en insécurité ou très en insécurité, les filles et les jeunes femmes (39 %) se sentant moins en sécurité que les garçons et les jeunes hommes (36 %). Les filles et les jeunes femmes ont déclaré des niveaux significativement plus élevés de ces indicateurs de stress émotionnel que les garçons et les jeunes hommes… Plus de la moitié des participants à l’enquête n’ont pas pu suivre d’étude à cause du conflit. »
Thérèse Akapo, responsable de la protection jeune et enfant au club des jeunes leaders de Guinée, pour sa part, relaie l’appel à l’action formulé dans le rapport tout en soulignant l’importance significative de cette partie. « Mettre en œuvre des cessez-le-feu immédiats et entamer des pourparlers de paix significatifs visant à instaurer une paix durable, en veillant à ce que les voix et les besoins spécifiques des filles et des jeunes soient pris en compte. Mettre un terme et condamner toutes les violations graves contre les enfants dans les conflits, notamment le recrutement et l’utilisation par les forces armées et les groupes armés, les meurtres et les mutilations, les violences sexuelles, les attaques contre les écoles et les hôpitaux, les enlèvements et le refus d’accès humanitaire. Soutenir une éducation sûre et inclusive pour les enfants et les jeunes, y compris l’éducation à la paix, le financement de la mise en œuvre de la Déclaration sur la sécurité dans les écoles et les approches d’apprentissage alternatives. Cibler l’aide humanitaire, en veillant à ce que les filles, les garçons et les jeunes aient un accès égal à la nourriture, à l’eau et à un abri, et à ce que les services destinés aux survivants de la violence soient prioritaires, y compris pour les filles et les jeunes femmes. Renforcer les économies locales et offrir des opportunités d’emploi afin que les filles, les garçons et les jeunes aient des options adaptées, reconnaissant leurs différents besoins », égrène-t-elle.
De son côté, Hadja Aissatou Mbara Diallo, conseillère au ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables se réjouit de ce rapport et exhorte l’Organisation à mener des enquêtes aussi pertinentes sur la Guinée en rapport cette fois à la problématique des VBG. « On a écouté avec attention ce qui a été dit ici et le ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables ne peut que se réjouir par rapport à de telles études. Mais nous demandons à Plan International Guinée de réaliser en partenariat avec notre ministère la même étude en Guinée afin de connaître la situation réelle des VBG dans notre pays », propose-t-elle.
Il faut noter que l’enquête qui a débouché sur ce rapport a été réalisée auprès de 9995 participantes provenant de 10 pays dont le Cameroun, la Colombie, l’Éthiopie, le Liban, le Mozambique, le Nigeria, le Soudan, l’Ukraine, les Philippines et un pays « dont le nom ne peut être cité en raison de sensibilités politique et opérationnelles », est-il indiqué dans le résumé exécutif du rapport.
Mamadou Mouctar BAH pour Kadi FM